Texte 8 - proposition de traduction, groupe N. Pinet

Higashino Keigo [東野圭吾], Daiingu ai [ダイイング・アイ ; La Mort dans les yeux], Tokyo, Kōbunsha [光文社], « Kōbunsha bunko [光文社文庫] », [2007] 2011, p. 6.

Voilà pourquoi Minae se trouvait cette nuit-là à devoir forcer sur les pédales. Elle était sûre que Reiji, de tempérament inquiet, continuait à scruter sa montre. Elle lui avait bien sûr expliqué la situation au téléphone.

« Il va sûrement pleuvoir, il vaut mieux que tu rentres le plus tôt possible. »

Dans la voix de son mari au téléphone affleurait clairement la mauvaise humeur. Avant cela, Reiji n’aimait déjà pas que Minae sorte le soir. Ce n’était pas parce que cela l’empêchait d’accomplir les tâches ménagères ou quelque chose de ce genre. Le cours chez les Fukami étant à 20 heures, Minae avait largement le temps de finir de dîner et parfois même de tout laisser en ordre avant de partir. Reiji était tout simplement inquiet qu’une femme fasse seule un aller et retour de plusieurs kilomètres à vélo la nuit. Si Minae avait fini par faire semblant d’en rire, son mari jaloux semblait persuadé que tous les hommes du monde avaient des visées sur sa femme de bientôt 29 ans. Il croyait aussi que presque tous les hommes peuvent se transformer en prédateurs si le moment et le contexte s’y prêtent.