Texte 6 - proposition de traduction, groupe N. Pinet

Uesugi Yōji [上杉洋司], « Moto ianfu hanketsu: kankoku nibun… genchi media: “gōriteki” “rekishi mushi” » [元慰安婦判決 韓国二分…現地メディア 「合理的」「歴史無視」 ; Verdict sur les anciennes femmes de réconfort : La Corée du Sud divisée en deux. La décision est qualifiée tantôt de “décision rationnelle” tantôt de “mépris de l’histoire”], Yomiuri shinbun [読売新聞], 23 avril 2021.

Verdict sur les anciennes femmes de réconfort : La Corée du Sud divisée en deux. La décision est qualifiée tantôt de « décision rationnelle » tantôt de « mépris de l’histoire »

Par Uesugi Yōji (Séoul, correspondance)

Le verdict prononcé le 21 avril par le tribunal de première instance du district central de Séoul sur la plainte déposée par d’anciennes femmes de réconfort coréennes demandant des indemnisations pour dommages causés au gouvernement japonais fait l’objet d’évaluations opposées en Corée du Sud. Au sein des médias coréens, les journaux conservateurs le jugent approprié tandis que les médias de gauche proches du président Moon Jae-in le critiquent durement.

Au sujet de la reconnaissance par le jugement de l’application du principe de l’« immunité souveraine », selon lequel les actes d’un État ne peuvent être jugés dans les tribunaux d’un autre pays, le quotidien conservateur Chosun Ilbo, dans son éditorial du 22 avril, signale que le tribunal n’a fait « que suivre non pas l’opinion nationale sur la question mais la logique immuable (du droit international) ». Sur le point du jugement reconnaissant la validité de l’accord de 2015 sur les femmes de réconfort, il considère aussi que c’est une décision « rationnelle ».

Au sujet de l’influence du verdict sur les relations entre le Japon et la Corée du Sud, le Dong-a Ilbo rapporte les propos d’un proche du gouvernement : le jugement « évite que les sujets de discorde s’accroissent ». Le journal centriste Hankook Ilbo, dans son éditorial, considère que le verdict « est un appel à un règlement diplomatique de la question des femmes de réconfort » et qu’en plus de s’adresser au gouvernement coréen, « il invite le gouvernement japonais aussi à y voir une occasion de trouver un moyen de résoudre le problème ».

De son côté, le journal de gauche Hankyoreh, en première page de son édition du matin du 22 avril questionne le jugement en titrant « La justice perd le nord ».