Texte 11 - proposition de traduction, groupe N. Pinet

Suzuki Issei [鈴木一生], « Taichū kyōkō to takoku kankyōchō : Baiden seiken no honkido ha shūnin hyaku nichi [対中強硬と多国間協調 バイデン政権の本気度は 就任 100 日 ; Fermeté envers la Chine et multilatéralisme : Qu’en-est-il des engagements de l’administration Biden à 100 jours de sa prise de fonction] », Mainichi shinbun [毎日新聞], 30 avril 2021.

Fermeté envers la Chine et multilatéralisme : Qu’en-est-il des engagements de l’administration Biden à 100 jours de sa prise de fonction ?

Suzuki Issei (Washington, correspondance)

Le 29 avril marquait le 100e jour depuis la prise de fonction du président états-unien Biden. Ce dernier a clairement énoncé les principes de sa politique étrangère et de sécurité qui consistent à accorder la plus haute importance à la zone indo-pacifique, en lien avec la préoccupation pour la Chine. La volonté de changement de politique vis-à-vis du America First poursuivi par la présidence précédente et le retour vers une ligne multilatéraliste sont clairs. Si la « période de chauffe » est terminée, la suite est à la fois visible et cachée.

« Les États-Unis ne peuvent pas faire barrage seuls à la Chine » : renforcement de la coopération

« Rivaliser avec la Chine et les autres pays et gagner la manche du XXIe siècle ». Le 28 avril, lors de son premier discours devant le Congrès depuis son arrivée au pouvoir, le président Biden, mentionnant à plusieurs reprises la Chine ou son président Xi Jinping, a ouvertement évoqué l’antagonisme des deux pays.

M. Biden, dans les directives de la Stratégie pour la protection de la sécurité nationale (NSS), publiée en mars, fait de la Chine son unique rival. Si la NSS 2017 de la présidence précédente de Trump avait placé sur un plan d’égalité la Chine et la Russie comme ses principaux rivaux, cette fois-ci, elle se concentre sur la Chine.

De fait, à la mi-mars, M. Biden a choisi d’organiser comme première rencontre multinationale de dirigeants un sommet réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. Dans le cadre baptisé « Quad », les réunions des ministres des Affaires étrangères de la présidence précédente passent désormais au niveau supérieur des chefs d’État. Comme le confiait un haut fonctionnaire de l’administration états-unienne, « la manière qu’ont les États-Unis de donner de l’importance à la zone indo-pacifique adresse un message tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ».

Par la suite, le secrétaire d’État, Anthony Blinken, et le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, se sont rendus au Japon et en Corée du Sud où se sont tenus des réunions successives entre ministres chargés des affaires étrangères et de la défense (2 plus 2). Le 16 avril s’est tenue à Washington une rencontre entre les chefs d’État du Japon et des États-Unis et il est apparu clairement que l’alliance nippo-états-unienne constituait un élément central de la stratégie américaine dans la zone indo-pacifique.